Discours de Pauline Wampach, présidente de la Fédé lors de la rentrée académique 2024-2025.
Madame la Rectrice, mesdames, messieurs en titre et qualité, bonjour. À mon échelle, en tant qu’étudiante, à l’ULiège, le thème de cette rentrée académique « Sciences, liberté, démocratie » m’offre deux voies de réflexion : la première, la démocratie pour la science, c’est-à-dire comment les politiques influencent la science. La deuxième, la science pour la démocratie et c’est cette voie que j’emprunterai. Pourquoi les sciences évoluent-elles et les démocraties reculent-elles ?
Sans avoir la prétention de répondre exhaustivement à la question, laissez-moi vous ramener quelques centaines d’années en arrière. Là où votre impression de liberté était bridée par des coups d’État et des invasions armées, vous respectiez le souverain car il avait le droit de vie ou de mort sur vous et ce même souverain amassait des richesses tirées des champs labourés par vous-même.
Aujourd’hui, d’une part les richesses du monde sont toujours dans les mains de quelques hommes ayant pleins pouvoirs sur nos besoins, je n’en citerai que les plus connus : Elon Musk, Jeff Bezos, Bernard Arnault, et d’autre part le recul de nos démocraties est plutôt devenu le fruit de l’érosion intérieure de nos droits fondamentaux. L’égalité hommes-femmes en Afghanistan, le respect de la dignité humaine à Gaza ou encore la démocratie au Venezuela, ça craint. Plus proche de nous, certains prétendent toujours que la nationalité influence la délinquance, d’autres minimisent encore le rôle dans le dérèglement climatique et la plupart d’entre nous préfèrent accélérer le pas place Saint-Lambert pour continuer à fermer les yeux sur le nid de l’indignité humaine à Liège. Les exemples sont malheureusement trop nombreux, mais je crois que notre université a son rôle à jouer. Par exemple en diminuant le plafond de verre toujours très présent au sein du personnel académique. En s’assurant que la sécurité en ville est suffisante avant d’y transférer plusieurs de ses facultés ou encore, en donnant une voix plus importance à ses étudiants qui constituent le corps majoritaire de cette institution, mais qui n’a pour autant droit qu’à 20% des voix dans cette démocratie qui, vous l’admettrez, est un peu particulière.
Je crois que les sciences, toutes les sciences, doivent avoir pour but de préserver les libertés de chacun. Un bon exemple, c’est l’arrivée de la pilule contraceptive dans les années 60 : elle émancipe la femme et lui permet de disposer pleinement de son corps. La science pour la démocratie. À mon sens, notre université doit permettre à chaque étudiant de développer sa science en le mettant dans les meilleures conditions, avec des bibliothèques accessibles, un service social réactif, un campus sécurisé et d’autres encore.
Pour conclure, je dirais qu’il n’est plus l’heure de constater des vérités scientifiques et de ne pas agir en conséquence. Nous devons cesser d’attendre passivement que la réalité se plie à ce qu’on aimerait qu’elle soit et j’espère avoir pu rappeler par ces quelques mots que chaque personne dans cette salle a son importance et un rôle majeur dans le maintien de notre démocratie. Merci.